La Mort d’Ernmas et comment la Morrigan obtenu son nom.

Les temps étaient très reculé, l’Homme ne savait pas encore écrire ni faire de feu, que les Dieux apportaient avec eux et dont ils connaissaient le secret le plus profond. 

En ce temps, la Tuatha dé Danann était en pleine invasion de l’Irlande, qui leur était promise.

Ils se battaient contre les Fir Bolgs, leurs ennemis jurés, lors de la bataille de Moytura. 

Ernmas, qui était la femme du roi Delbeath, était une reine de la Tuatha dé Danann.

Elle connaissait aussi bien le pouvoir des armes et que celui de la magie guerrière

Ensemble, ils avaient eu trois filles, Eriu, Bamba, et Fodla étaient nées ensemble, un jour de mai, elles représentaient les espoirs de la Tuatha dé. Elles avaient compris le territoire et incarnaient sa puissance, elles s’était faite chair de la beauté et de l’abondance de l’Irlande. 

Puis ils eurent trois fils, Glonn, Gnim and Coscar. Ils étaient valeureux, justes et bons. 

Mais, plus tard, une autre fille était venue, elle était née lors d’une nuit sans astres et sans lune. 

Et elle était arrivée seule, 

Ses yeux de nouveaux-né brillaient d’un éclat plus sombre que les profondeurs de la terre d’Irlande.

Ernmas avait senti de cette fille quelque chose qui lui ressemblait. 

Elle avait appelé sa fille Anu, et l’avait toujours protégée un peu plus que les autres. 

En effet, Anu ne ressemblait en rien à ses trois soeurs, elle était plus sombre, plus tempêtueuse, plus intéressée par les Arts et la Guerre. 

Solitaire, elle jouait dans l’ombre, se réjouissait des orages, se réfugiait dans les grottes et exaltait sur le son des tambours de guerre. 

Quand elle n’était encore pas plus grande qu’une épée, elle avait déjà appris à manier toutes les armes de la Tuatha dé. 

Anu ne voulait pas se marier, jamais.

Bien qu’en grandissant sa peau pale et ses cheveux noirs aux reflets rouges la démarquait des autres membres de la Tuatha dé, sa beauté ne lui importait guère et elle s’adonnait volontiers à la métamorphose. 

Sa solitude s’était accentuée avec les années, 

Et ses trois soeurs n’étaient pas proche d’elle.
La différence entre elles était si flagrante qu’on ne mentionnait jamais les quatre filles d’Ernmas ensemble. 

Anu, bien que jeune, était devenue maîtresse des Arts magiques et s’était créée par ce biais ses deux premières soeurs : Macha et Badb. Sa solitude et son envie de légitimité l’y avait poussé.

Ensemble, elles étaient prophétesses et magiciennes de la guerre pour la Tuatha dé, qui, bien qu’ils aient jugé cet acte de magie répréhensible, avait reconnu la puissance de cette triade. 

Ernmas, qui savait que l’avenir de ses trois premières filles était tracé, n’avait pas la même assurance pour Anu.

C’était le jour de la dernière bataille de Moytura, qui dura quatre jours et quatre nuits. 

Les rangs de la Tuatha dé Danann étaient affaiblis, presque subjugués par les attaques des Fir Bolgs. 

Au quatrième matin, alors qu’un soleil sanglant se levait sur la plaine des Piliers et que Delbeath dormait encore, 

Ernmas se glissa hors de leur tente et se rendit seule, 

Avant les troupes de la Tuatha dé, 

Au devant des lances des Fir Bolgs. 

Elle en terrassa plus de mille à elle seule, 

N’en laissant qu’une centaine à ses troupes, 

Qui, inspirées par tant de courage se lancèrent à ses côtés.

Ce fut la fin du quatrième jour et il ne restait pas un Fir Bolg à combattre, 

La bataille de Moytura était gagnée,

La Tuatha dé venait de remporter la terre d’Irlande. 

La seule à joncher le sol aux cotés de ses ennemis était Ernmas, 

Qui s’apprêtait à rendre son dernier souffle; 

Elle ne verrait ni le soleil se relever sur la terre qu’elle avait gagnée, 

Ni ses enfants grandir. 

Danu s’avança au milieu des vaillants soldats de la Tuatha dé, 

Vers sa première fille. 

Elle tenait entre ses mains un grand receptacle d’eau,

Qu’elle allait faire couler sur les blessures mortelles d’Ernmas, 

Dont le sang s’écoulait dans la terre d’Irlande. 

« Ma fille, ma chère fille » dit-elle, la voix triste et solennelle. « C’est ton courage qui nous a fait remporté cette guerre, mais c’est aussi lui qui t’arrache à nous. » 

Ernmas tourna la tête vers sa mère, rassemblant ses dernières forces pour parler. 

«  Dis-moi, ma chère fille, qu’elle sont tes dernières volonté avant de passer le voile qui te sépare de nos ancêtres ? Elles seront exaucée, j’en ferais les miennes. »

Ernmas parla en ces termes : 

«  Que la Terre d’Irlande soit bénie, 

Que son territoire s’étende par delà les frontières du temps et de l’espace, 

Et que mes trois filles, Eriu, Bamba et Fodla en gardent la royauté.

Que mes fils, 

Glonn, Gnim and Coscar,

Soient de bons rois;

Et que leurs enfants à leur tour honorent et protègent cette terre.

Mais que la souveraineté soit donnée à ma fille, 

Anu, 

Qu’elle soit la plus grande de toutes les reines; 

Si bien qu’elle sera désormais connue comme la Morrigan. »

Anu, qui avait entendu sa mère, s’avança à ses côtés, 

Accompagnée de Macha et Babd. 

Toutes trois se lamentaient. 

«  Mère, j’accepte votre volonté, 

Et m’y attacherait fermement, 

A votre image, 

Je serais aussi dure que le fer et aussi brulante que votre courage. 

Mais je ne puis y arriver seule, 

Mère, avant de vous reposer éternellement, 

Accordez moi cette faveur : 

Moi aussi je veux des soeurs, 

Acceptez-vous d’adopter

Celle à qui je me suis liée? »

Macha et Badb s’avancèrent au coté d’Anu. 

Ernmas compris l’importance de la demande de sa fille, 

Et consciente de la lourde tache qu’elle lui léguait, 

Elle acquiesça. 

« Que Macha et Babd soient toujours reconnue comme mes filles, 

Et qu’avec la Morrigan elles forment la trinité guerrière de la souveraineté; 

Aujourd’hui et pour l’éternité. »

La Morrigan et ses soeurs reprirent leurs lamentations, 

On raconte qu’on les entendit par de-là les rivages de l’Irlande. 

Et Danu s’apprêtait à recueillir le dernier souffle de sa fille. 

Danu était arrivée des pays du Nord accompagnée de corbeaux, 

Qui lui obéissaient et la suivait partout;

Ils lui avaient été offerts au moment ou elle prenait son congé de contrées par delà le Monde. 

Elle proposa à Ernmas de les laisser l’emmener au Tir na nOg, lieu de l’éternelle jeunesse;

Mais le sang d’Ernmas avait tellement coulé dans la Terre que son essence habitait déjà les souterrains et le Sidh

Au lieu de cela, elle demanda à ce que les corbeaux qui l’auraient emmené au Tir na nOg soient offert à sa fille lors de son couronnement, et confia, avec l’énergie et l’amour d’une mère qui s’apprête à laisser ses enfants, la Morrigan aux soins de Danu. 

Qu’ensemble, elles partagent corbeaux et décisions, 

Et que Danu soit toujours bienveillante à l’égard de la Morrigan, 

Si bien qu’elle l’aime et la protège comme elle avait protégé sa propre fille.

Danu accepta cette dernière requête et resta près d’Ernmas jusqu’à que son corps se soit vidé de son sang, 

Et qu’il fut temps pour elle de recevoir la bénédiction d’un dernier jugement.

La nuit était tombée, 

Le camp était silencieux et les réjouissances avaient été annulées, 

On entendait que les lamentations de la jeune Morrigan et ses soeurs. 

« Qu’on allume de grands feus. » ordonna Danu. 

« Que l’on prépare un festin et des armes, 

Car Ernmas nous a confié la plus Grande de toutes les Reines; 

Et qu’il est temps de procéder au plus grand de tous les couronnements,

Et au plus grand des enterrements. »

On assista ce soir là au couronnement le plus grandiose de toute l’Irlande, 

Guerriers, magiciens, sages, druides, rois et reines et dieux de la Tuatha dé venaient se prosterner devant la Morrigan, 

Qui trônait en souveraine,

Entourée de ses deux soeurs; 

Alors que les mêmes personnes allaient rendre un dernier hommage à la dépouille d’Ernmas qui brulait sur les mêmes feux; 

Le roi Delbeath lui même se prosterna devant sa fille, 

Accompagné de ses autres enfants. 

On avait jamais connu de telle célébration, 

Et on ne vu plus jamais une reine se faire couronner, 

Aussi jeune que la Morrigan le fut

Et autant de larmes couler

Pour célébrer.

Quand les honneurs furent rendus, et qu’il fut temps de faire place aux festivités, 

Danu se dressa devant la Morrigan, 

Et lui offrit un vol de corbeaux. 

Le dernier souffle d’Ernmas était devenu le premier souffle de la Morrigan.

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