Dans la pratique païenne, il existe souvent une confusion à l’égard des notions de « coven » et « cercle », pourtant elles sont bien distinctes et faciles à faire contraster.
Pour mieux comprendre la différence entre un coven et un cercle, il faut en revenir aux origines étymologiques du premier. Le mot coven est un dérivé du mot « covenant » qui signifie rencontre, et qui fait également référence étymologiquement au mot « couvent ». En clair c’est un rassemblement de personnes membres d’un même clergé – bien que par la suite le mot couvent ait pris une nuance judéo-chrétienne. Il faut insister dans la différenciation entre coven et cercle sur cette notion de clergé. Les membres de covens ayant passé des initiations s’engagent dans une relation proche des divinités – ils sont au moins dans la dévotion au dieux, si ce n’est engagés dans une dynamique de prêtrise.
D’ailleurs, on peut littéralement traduire le mot « coven » en français par le mot couvent. C’est à dire que c’est un groupe religieux de nature privé, il y a la notion d’initiation ainsi que celle de hiérarchie, ce qui ne se retrouve pas chez les cercles (qui eux sont publics). Par hiérarchie, on entend que les covens s’articulent autour de prêtres, prêtresses, Grands-Prêtres, Grandes-Prêtresses, Aînés, etc. C’est donc un groupe privé, initiatique, constitué de personnes qui s’unissent pour pratiquer en groupe la célébration des Sabbats et des Esbats, ainsi que divers rituels liés par exemple à la fertilité, la guérison, la paix, la divination, la bénédiction…
Un coven sera très généralement affilié à une tradition et/ou une lignée initiatique. Ce qui veut dire, d’une part qu’il s’inscrit dans une vision de la spiritualité construite et partagée par plusieurs autres covens, et d’autre part qu’il y aura systématiquement une étape d’initiation pour l’intégrer. La façon de pratiquer et les rituels est, en général, réservée aux initiés. Ces rituels sont protégés et gardés occultes par le serment du secret qui est prêté au moment de l’initiation…ce qui protège les secrets du coven étant donné qu’aucun des écrits ne sont publiques, mais bien répertoriés dans ce que l’on appelle un Livre des Ombres : texte fondateur et référent appartenant à la tradition dans laquelle le coven s’inscrit.
En ce qui concerne les cercles de pratiques donc, la première différence notable est qu’un cercle ne se base pas nécessairement sur une religion commune, ni même sur un quelconque rapport aux divinités. Un cercle définit un groupe ouvert donc publique ou semi-publique de sorciers et sorcières souhaitant pratiquer ensemble, sans nécessairement non plus se baser sur la célébration de la roue de l’année. On peut donc participer à divers rituels comme les Sabbats et Esbats, mais pas de manière traditionnelle, ni récurrente. Les pratiques d’un cercle sont souvent basés sur les écrits venant de livres publiques et donc éclectiques. Il n’y a pas d’initiation pour entrer dans un cercle, il n’y a pas toujours de hiérarchie et ces derniers ne sont pas affiliés à une tradition spécifique ou à une lignée identifiable.
Pour résumer donc : un coven est un regroupement de païen autour d’un panthéon commun, dans un cadre initiatique, avec une hiérarchie interne bien discernable (bien qu’aucun coven ne ressemble à un autre, y compris au sein des traditions) et une manière de pratiquer bien spécifique ; alors qu’un cercle lui n’a pas de structure « classique » ou « générale », correspond plutôt à un regroupement de personnes souhaitant pratiquer la sorcellerie ensemble dans un cadre éclectique et non-étudiant.